Elles [collectionnent]
des mondes
Correspondance photographique
réalisée avec l’artiste Véronique Béland
La genèse, 2009
Souvent, les gens nous confondent. Pas que l’on se ressemble physiquement, non, mais nos démarches artistiques s’avèrent complémentaires – et nos expériences de vies étrangement rapprochées. Impression mutuelle de déjà-vu. Véronique s’apprêtait à passer l’automne 2009 en France, dans le cadre d’un échange étudiant. Catherine, elle, avait vécu la même expérience, mais trois ans auparavant. Ensemble, nous avons pensé : Pourquoi, alors, ne pas tenter d’anticiper le déjà-vu ? En revisitant les photographies réalisées à l’époque de son séjour, Catherine a expédié à Véronique des images de lieux ou de gens qui s’étaient trouvés sur son chemin. Puis, Véronique a rephotographié les images de Catherine à l’intérieur de son histoire à elle, cherchant une correspondance entre ces deux espaces-temps, entre le présent et l’absent : une manière de valider ces résidus de souvenirs, de confronter deux mémoires pour arriver à créer de nouveaux espaces, fictifs.
Mais voilà que...
Après un bref retour à Montréal, Véronique a choisi de retourner en France pour s'y établir, du moins pour un moment. Nouveau départ d'un côté, nouveaux projets de l'autre, mais toujours un manque à combler quant à cette collaboration artistique récemment entamée.
C'est ainsi que nous avons décidé de poursuivre le jeu, en réactivant cette impression de déjà-vu à même notre quotidien.
Suivant la même méthode photographique que l'automne précédent, nous avons conclu de s'offrir mutuellement, chaque semaine, une image captée au hasard de notre vécu et de nos occupations. Une seule règle était imposée : chaque dimanche, nous devions nous restituer l'image en question, mais mise en abyme dans notre univers respectif – et ce, peu importe la monotonie ou le manque d'exotisme que portent en eux certains jours.
2010-2011
L’ensemble du projet est disponible sous la forme d’un livre, aux Éditions du Renard.